
Je n’ai pas de chat possessif à filmer, pas de copains dans le showbiz pour me recommander ; je ne me suis infiltré nulle part, ni rien fait en loucedé ; il n’y a dans mon livre ni scoop ni décryptage, aucun thérapie par le yoga ou les électrochocs ; je n’ai plus d’amis journalistes, tous fâchés à mort ou barbouillés par ma présence ; je n’irai pas à la télé — mais j’ai écrit cela, répondant à une commande, reprenant un vieux dessin.
Ainsi donc, mon Éloge de la grève est en librairie désormais.
J’ai travaillé seul et confiné, en me marrant, comme face à la mer, avec du style, la porte ouverte sur le grand large ; j’ai voulu mettre le feu au sein des foules sentimentales, allumer la mèche d’une guirlande de pétards dans les jambes des flics et des ministres.
J’ai plaidé à l’ancienne, voulant faire enrager les cœurs, déclamer les muets et me dévouer « à l’esprit des pauvres, à un très haut clergé », ainsi que notre frère Arthur Rimbaud le fit jadis.
Vous le verrez peut-être en librairie. Ouvrez-le. Si ça sent la poudre, tant mieux.