Temps perdu

Ancienne épicerie, Arles (France), août 2019.

Automne 2019

Je suis né au plus fort de la guerre du Vietnam.

Cette affirmation seule suffit à me faire légèrement dérailler. Car je viens d’un monde disparu ; il faut en convenir, une fois pour toutes.

Longtemps, j’ai cru pouvoir maintenir brûlantes quelques braises dans le présent, mais non ; le temps ne m’appartient plus. M’arrêter de force n’a pas marqué la frontière entre un avant et un après, mais entre le temps du sommeil et celui de l’hypnose.

Je ne suis pas sur le départ, le monde est parti dans mon dos.

Et je cherche encore des éclats du paradis dans la caverne.