
Mon rêve, cette nuit : Je suis de retour à Los Angeles où j’ai vécu, adolescent. Une intense activité volcanique souterraine libère et enflamme des poches de gaz ici et là dans la ville, provoquant d’énormes explosions soudaines et des incendies. Jusque-là, la catastrophe était restée lointaine : on ne voit que des colonnes de fumée, au loin.
C’est alors que les autorités mobilisent tous les hommes en âge de combattre, dont je suis. Elles disent craindre autre chose, ailleurs. Les civils sont convoqués à un rassemblement, sur un terrain de sport (celui de mon ancien lycée, Fairfax High School, sur Melrose Avenue, je crois). Je m’y rends avec ma compagne. Nous nous tenons debout, en ligne, avec les autres, attendant les ordres de marche, un discours, quelque chose.
Pendant ce temps-là, nous voyons des éruptions de lave percer du sous-sol de plus en plus près de nous. J’indique à ma compagne un incendie dont nous apercevons le feu, à gauche.
Soudain, devant nous, une énorme boule de feu nous surprend : l’explosion était cette fois à moins d’un kilomètre. Nous voyons les gens paniqués courir, au loin. Mais nous restons tous en ligne, sagement, impatients qu’on vienne nous dire quelque chose, nous faire faire quelque chose.
Mais rien. Nous attendons la prochaine explosion, anxieux. Je sais que je vais être enrôlé dans une guerre aberrante, alors que le vrai désastre est ici, commencé. Je suis furieux contre les incapables du gouvernement. Je me dis que je vais proposer à tous les gens bêtement alignés au garde-à-vous autour de moi de désobéir et de nous organiser nous-mêmes.
Je me réveille. La métaphore est claire comme l’eau d’un torrent. Ma colère, intacte.
POST-SCRIPTUM. J’identifie mieux ma colère, maintenant, une heure après le réveil : elle visait spécifiquement Macron. Non pas parce qu’il est cet insupportable président de la République qu’on connaît, mais pour avoir rêvé de lui, pour son culot, son sans-gêne de s’être immiscé dans mon rêve. Alors que pourtant, jamais dans celui-ci il n’est apparu ou n’a été mentionné. Ma réaction, en me souvenant de tout ça, en buvant mon café : un « Merci monsieur le Président » aux dents serrés, méprisant. Mon inconscient organise tout ça avec maestria, il faut croire.